Israël promet d’agir pour empêcher l’effondrement de l’Autorité palestinienne
Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas lors d’une réunion à Ramallah, en Cisjordanie occupée. /Photo prise le 31 janvier 2023/REUTERS/Ronaldo Schemidt
JERUSALEM (Reuters) – Le cabinet de sécurité du Premier ministre Benjamin Netanyahu a décidé dimanche qu’Israël s’efforcerait d’empêcher l’effondrement de l’Autorité palestinienne (AP), soutenue par l’Occident, mais n’a proposé aucune mesure concrète pour y parvenir.
Israël a intensifié ses opérations militaires contre les groupes armés de Cisjordanie occupée, où l’Autorité palestinienne dispose d’une autonomie limitée, ce qui a mis en évidence la faiblesse de l’AP face aux militants palestiniens et à l’expansion des colonies israéliennes dans la région.
Le bureau de Benjamin Netanyahu a indiqué que son cabinet de sécurité avait décidé d’agir pour empêcher l’effondrement de l’Autorité palestinienne, bien que cette décision n’ait pas été prise à l’unanimité. Sa coalition comprend des partis d’extrême droite qui s’opposent à la création d’un État palestinien.
La déclaration précise que le Premier ministre et son ministre de la défense présenteront des “mesures visant à stabiliser la situation civile dans l’arène palestinienne”, sans plus de précisions.
Créée il y a 30 ans dans le cadre d’accords de paix provisoires avec Israël, l’Autorité palestinienne a vu sa popularité s’effriter à la suite d’allégations de corruption, d’incompétence et d’accords de coopération en matière de sécurité avec Israël largement impopulaires.
L’incertitude plane également sur la position du président palestinien Mahmoud Abbas, âgé de 87 ans.
Celui-ci a déjoué les pronostics annonçant la fin de ses deux décennies au pouvoir et a résisté aux appels à son départ, alors même que les perspectives d’une paix durable avec Israël semblent plus éloignées que jamais.
Dans une interview accordée à CNN et diffusée plus tôt dans la journée de dimanche, le président américain Joe Biden a averti que l’Autorité palestinienne avait “perdu sa crédibilité, pas nécessairement à cause de ce qu’a fait Israël”, notamment “parce qu’elle a créé un vide propice à l’extrémisme”.
“La Cisjordanie n’est pas le problème de tout Israël, mais ils font partie du problème”, a-t-il ajouté, en référence aux membres nationalistes du cabinet, déterminés à étendre les colonies juives.
Pour les Palestiniens, le gouvernement d’extrême droite de Benjamin Netanyahu a aggravé des perspectives déjà sombres, avec la montée de la violence et l’expansion des colonies juives en Cisjordanie, l’un des territoires où les Palestiniens espèrent construire un futur État.
(Reportage d’Ari Rabinovitch et Doina Chiacu, version française Benjamin Mallet)